Si je fais couler du sable
De ma main gauche à ma paume droite,
C'est bien sûr pour le plaisir
De toucher la pierre devenue poudre,
Mais c'est aussi et davantage
Pour donner du corps au temps,
Pour ainsi sentir le temps
Couler, s'écouler
Et aussi le faire
Revenir en arrière, se renier.
En faisant glisser du sable,
J'écris un poème contre le temps.
De ma main gauche à ma paume droite,
C'est bien sûr pour le plaisir
De toucher la pierre devenue poudre,
Mais c'est aussi et davantage
Pour donner du corps au temps,
Pour ainsi sentir le temps
Couler, s'écouler
Et aussi le faire
Revenir en arrière, se renier.
En faisant glisser du sable,
J'écris un poème contre le temps.
Guillevic (1907-1997)
Art Poétique" - poème 1985-1986, Gallimard, 1989
+
RépondreSupprimersentir
le temps marquer
mon visage
+
@Marcel
RépondreSupprimerje m'en félicite
cette année encore
les moustiques me dévorent
Issa
Soleil couchant
RépondreSupprimerle chapelet de bois
dans sa main ridée
@Laurent
RépondreSupprimersur le cadre
la poussière du temps
son sourire