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Aube
Naissance du rose le plus délicat — Je le vois d’abord sur une maison — Depuis assez longtemps les oiseaux parlent tous ensemble — les coqs commencent.
Naissance du rose le plus délicat — Je le vois d’abord sur une maison — Depuis assez longtemps les oiseaux parlent tous ensemble — les coqs commencent.
Comme un souffle est le rose — La lune devient transparente et verdit —
Rien ne bouge, que la Terre — c’est-à-dire que la lumière qui « se fait » peu à peu.
Toute la profondeur que nous fait sentir l’apparence et qui n’est elle-même qu’une apparence.*
Comme je sens à cette heure... la profondeur de l’apparence (je ne sais l’exprimer ) et c’est ceci qui est poésie. Quel étonnement muet que tout soit et que moi je sois ! Ce que l’on voit alors prend valeur symbolique du total des choses. Un paysage quelconque est un δU** — Il cache ce qu’il implique, exige.
(XII, 190, [1927], Poèmes et PPA, 179)
* je n'ai pas pu retranscrire ici la mise en page de l'éditeur sur 2 colonnes à partir de cette phrase.
** note de l'édition : C'est-à-dire une infime partie de l’Univers.
Extrait de : Poésie perdue. Les poèmes en prose des Cahiers. Editions Gallimard 2000
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Ah! Valéry. Connais tu ces derniers poèmes à son dernier amour (Jeanne Voilier)
RépondreSupprimerPourquoi t'aimerais-je
Si tu n'étais Celle
Avec qui s'abrège
L'heure universelle ?
...
Ô le bel éclair
Entre chair et chair
Q'échangent les coeurs
Paul Valéry (Corona §Coronilla)
Ces poèmes amoureux, j'en connais que l'existence
RépondreSupprimerÔ ce cher Valery. Belle, inspiration fatale !