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Que serait Ronsard
Sans les roses ?
Mais que seraient les roses
Sans Ronsard ?
Seraient-elles
Ce qu'elles sont
Maintenant pour nous ?
Probablement
Elles provoqueraient moins.
S'il n'y avait pas eu Ronsard,
Autres seraient nos douleurs,
Nous dirions moins bien
La joie.
Guillevic - 02/02/1996*
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* Extrait de :
Guillevic - Accorder - - poèmes 1933-1996 - Editions Gallimard, 2013
Edition établie et postfacée par Lucie Albertini-Guillevic
Je ne sais pas si nos rapports avec la nature sont liés ou non à la lecture de tel poème, fut-il de qualité... Je ne pense pas.
RépondreSupprimerCertes Guillevic exprime ici un ressenti qui lui est singulier à la première personne du pluriel !
RépondreSupprimerCe qui m'a interpelé dans ce poème c'est les questions qu'il se pose.
Je pense qu'il est impossible de faire abstraction de notre vécu, de notre savoir dans notre rapport à la nature, ce type de rapport qu'il décrit ici est bien souvent inconscient.
Quand par exemple, je regarde une "rose" je vois certes un être vivant singulier, mais par la pensée je la reconnais automatiquement comme "rose" avec tout ce que j'ai par mon vécu et mon savoir associé à ce concept de "rose", cela consciemment ou inconsciemment. D'ailleurs depuis l'enfance avec l'apprentissage du langage nous ne cessons de vouloir toujours nommer les "choses".
J'ai bien compris ton point de vue.
RépondreSupprimerPersonnellement j'ajouterais qu'il ne faut pas confondre " l'objet " matériel (article défini) et " le concept " mental, schème mental qui est une globalisation, " l'idée " que nous avons de la rose.
Telle rose observée est unique avec ses qualités et ses défauts, telle idée de ce qu'est une rose reste un indéfini car une somme diversifiée de ressentis accumulés par un chacun.
Ronsard a glorifié " les roses " en général, si je lis Guillevic correctement, mais Le Petit Prince a parlé de sa rose, laquelle est unique pour lui.
Dialogue intéressant.
Oui
SupprimerMerci Marcel